Préambule

J'aime bien inspirer des auteurs, susciter des débats, lancer des idées, partager des sujets. Comme j'ai pris l'habitude de le faire régulièrement, mon blog, tout en étant le même, ne me ressemblait plus vraiment. Les invités s'accumulaient, on ne voyait plus le papier peint ; j'ai donc décidé de faire de la place et de les coller au plafond.

Pour commencer, la rubrique Blogs et... va se poursuivre ici.
(Les anciens messages et la plupart de leurs commentaires ont été transférés ici)

Bienvenus et merci à tous les participants

mercredi 26 novembre 2008

Chasseur de lumières

[Contribution de Catherine Goux]


Dans la vraie vie, c'est un petit champ tout râpé, habité par deux chevaux poussiéreux et endormis. Au fond, une ferme moche, et qui sent le fumier quand le vent souffle de l'est. Mais rajoutez-y une lumière couchante, un éclairage inhabituel et particulier, voilà qu'on se met à presque envier les propriétaires de toutes ces beautés.

Eh bien, les blogs, quand ils sont de haute qualité, c'est pareil : un éclairage étudié transformant une petite vie râpée, poussiéreuse, endormie, moche.
Et qui, parfois, sentent le fumier...

mercredi 19 novembre 2008

Arrêt de travail ou blog au village

[Contribution de Marc Calvet]

(Quotidien novembre 2008) C'est mon médecin qui m'a proposé de m'arrêter 4 jours. J'ai hésité et je me suis dit que je ferais des heures supplémentaires pour récupérer les jours de carence. J'ai vraiment mal à la tête, des courbatures dans la nuque, le nez complètement bouché et le moral en berne. En écrivant l'ordonnance il m'a parlé de la valve et m'a prescrit les antibiotiques indispensables contre le risque d'infection toujours possible.
Je suis seul à la maison ce matin ma fille est à l'école et ma femme travaille. Le chat et le chien tournent autour de mes jambes. J'ouvre l'ordinateur comme je le fais tous les jours. 3 nouveaux commentaires, 150 visites et 334 pages vues pour la journée d'hier. J'ai eu mon premier ordinateur en 1998. Je l'avais installé dans l'entrée de l'ancienne maison rue des Flamands à la place du minitel près de la prise de téléphone. Le modem se connectait en faisant un bruit terrible, il fallait surveiller le temps de connexion, les pages s'affichaient avec une lenteur incroyable. Je me souviens en particulier du journal intime d'un Canadien et d'un Ukrainien. Je les lisais le soir depuis mon village du sud et cela me paraissait exotique et fascinant. Je m'étais acheté des bouquins d'informatique pour créer mon site. Nous parlions de nos vies, du travail, des enfants et écrivions déjà de petites histoires. Les moyens ont changé mais j'ai toujours cette nécessité d'écrire, d'être lu et de lire les autres. Il fait enfin beau, après des jours de pluies et de tempête. Le linge c'est accumulé dans la panière et un drap sèche sur le haut de la porte. Il faut que je pense à faire des lessives. Je me suis couché tard hier, je voulais finir un texte mais n'y suis pas arrivé. Je me pose trop de questions en ce moment. Mon portable sonne, ma fille m'envoie un texto et me demande comment je vais. Elle s'inquiète un peu, je suis rarement en arrêt. La cafetière fait un bruit infernal. Je prends le drap pour l'étendre au soleil sur la rambarde du balcon et au même moment la voisine, les cheveux en bataille et le visage chiffonné ouvre ses volets. Je prends le temps de regarder le facteur s'arrêter devant chaque maison pour déposer une lettre. C'est drôle ce nom "Marc Calvet . Je me rends compte qu'il me correspond au fil du temps. C'était le nom d'un client. Je l'ai appelé pour un impayé, il avait une voix grave et agréable, il m'a répondu rapidement et cordialement et je lui ai volé son nom. Le chien revient dans mes jambes il est temps de faire une promenade. Le parcours est sensiblement toujours le même. La rue A. Daudet puis je tourne aux anciens Lavoirs face à la Médiathèque Municipale et je reviens par le parking avant de remonter ma rue. Les anciens noms des rues ont été affichés au dessus des noms actuels. Quartier du Barry, rue du grand four, rue de la Chicane, rue Canet L'Aubouissaire. J'ai envie d'écrire quelque chose là-dessus, beaucoup de notes ont été pensées au cours de mes ballades. Il m'arrive souvent de prendre mon carnet et d'écrire assis sur un banc près du café du Mistral ou sur la place face à la mairie et l'église. Je vois souvent des gens branchés sur Internet le soir quand je passe devant les maisons. Je prends parfois le temps de les observer comme un voyeur. Le chien lève la patte sur une roue de voiture et moi et le chat qui nous a suivis attendons patiemment qu'il finisse. Je reviens dans ma rue le drap jaune sur mon balcon est lumineux sous le soleil et bouge doucement. Je sais ce que je vais faire je vais prendre un café sur la place avec un livre de nouvelles, mon carnet et les textes que j'ai imprimés (les longs), ceux que je n'ai pas eu envie de lire en ligne. Je suis en arrêt maladie après tout, j'ai du temps.

mercredi 12 novembre 2008

Ma femme préfère Spermy

[Contribution de Balmeyer]

[le blogueur du jour étant excusé, j’ai proposé d’effectuer l’intérim, pour meubler, si vous voulez, pour faire le bouche-trou. Ceci n’annule en rien ma contribution prévue dans quelques semaines, intitulé « blogs et géraniums ». A ce sujet, je vous laisse méditer sur la cruauté du
thème qui m’a été imposé...]

Avant, tout était simple, je mettais par exemple de la grande musique, Carmen, au hasard, compilation « les trésors de la musique classique », ou des valses de Vienne interprétées par ce violoniste si populaire en redingote . Elle était emballée, elle trouvait ça tout le temps romantique. Je pouvais l’emmener en week-end, et expliquer ma vision des choses, de la crise financière, l’effondrement du bloc communiste, en fronçant les sourcils, elle savait que j’étais quelqu’un de stable, de fiable. Les femmes aiment qu’on les rassure.

Devant l’ordinateur, ma femme demeurait souvent studieuse, pour effectuer la comptabilité de la maison, ou échanger des nouvelles avec belle-maman. Parfois, bien sûr, elle prenait du temps pour se distraire, lire les nouvelles en ligne, souvent tristes hélas, ou consulter les sites frivoles de mode, comme nos épouses aiment à faire pour se distraire ou rêver, ce qui est tout à fait légitime.

Un jour, cependant, je l’entendis glousser devant son écran. Evidemment, je fus intrigué. Que pouvait-il y avoir dans nos comptes qui l’amusât ainsi ? Quelle nouvelle classée dans les « insolites » avait pu éveiller sa gaité ? Ou bien, quelle événement extraordinaire avait pu inciter belle-maman a essayer l’humour ?

« Qu’est-ce qui t’amuse donc? demandai-je espiègle, et très ouvert d’esprit.

- Non rien, j’échange avec Spermy.

- Qui donc est-ce, demandai-je, intrigué, au plutôt sursautant sur mon fauteuil, ce « C’est permis » ?

- Non, non, Spermy.


- Sp… pardon ? Comme le…

- Oui, comme le sperme. »

Evidemment, je m’amusai aussitôt d’une telle incongruité, je me tapai le genou plusieurs fois avec force, tant j’étais ouvert d’esprit, et riant très franchement, je pris la chose avec une totale décontraction. Les technologies modernes sont cruciales et sans cesse changeantes, et il faut être alerte et ouvert, j’ai d’ailleurs plusieurs fois entendu et utilisé le terme de web deux points de zéro, et je sais rester en alerte, curieux tel le renard vif dans la forêt sans quoi on devient vite rigide comme un syndicaliste.

Je suggérai toutefois, assumant mon rôle tacite de protecteur, que c’était très bien d’aider les gens sur ce réseau. J’imaginai en effet que ce jeune homme avait besoin d’aide, se trouvait dans un cruel désarroi. Un tel patronyme sonnait en effet comme un poignant appel au secours. Je terminai, riant de plus belle, le genou meurtri d’être tapé, en ces termes, pour la rassurer totalement : « si tu veux, s’il te harcelle, bien sûr, nous pourrons porter plainte. » Constatant pour toute réponse un rire fielleux, je décidais de ne plus m’en mêler. Chacun a besoin de son jardin secret, c’est bien connu.

Malgré tout, je tâchai de consulter sa messagerie électronique, afin peut-être de déceler un danger qu’elle n’aurait pas vu, dans sa douce volonté d’aider les autres ; je constatais alors qu’elle avait modifié son mot de passe, je ne m’en formalisai point, il est normal de protéger son jardin secret, sinon c’est un jardin public, endroit où rodent des gens susceptibles de s’appeler Spermy, par exemple.

Protecteur, fiable, je l’étais, certes, mais je n’en restais pas moins un homme. Et même pour un époux solide, capable de gérer de nombreux dossiers, de supporter un stress toujours croissant, j’avais des doutes… Le lendemain, je faisais, à demi-mots part de ma perplexité à mon collègue Robert Dorame, le chef du contentieux (nous disions en plaisantant : chef du contentieux, et bientôt chef du compte en Suisse, preuve que nous aussi, nous étions capables de plaisanter, sans avoir recours à des pseudonymes désobligeants). Nous venions juste de gagner un double, au tennis, face à des gars du service comptabilité, et il me répondit plein d’optimisme : « Regarde la bonne branlée qu’on leur a mise, à ces connards de la compta, tu penses quand même pas qu’on va se laisser emmerder par tous les enculés du monde ? Regarde les Incas, ou les Mayas. Ils avaient tout compris : je te sacrifie, ou c’est toi qui me sacrifies. Tout est animal. Sexuel et animal. Regarde, les mecs de la compta, quelque part, pendant ce match, on les a sacrifiés comme des Incas, et symboliquement on les a éviscérés et on a dansé sur leurs tripes encore fumantes ! » Puis il sauta sur place, semblant piétiner des viscères, ce qui me rasséréna beaucoup.

Cet inconnu est sans doute homosexuel, dis-je le soir venu à mon épouse, il veut peut-être se soigner par le dialogue ? Je lui expliquai alors cette théorie sur les Incas ou les Mayas qui sacrifiaient sexuellement des animaux, elle soupira, puis enfin m’interrompit juste avant la conclusion, ce qui était frustrant, en ces termes : « tu te prends tellement au sérieux… ». Ne sachant que dire, je terminais mon cognac en silence.

J’aime avoir le contrôle. Je décidais donc, toujours aussi ouvert d’esprit, d’en savoir plus, et au bureau, je tapais dans un moteur de recherche, à tout hasard, le nom de cet étrange correspondant, Spermy. Je tombai sur son journal intime où était exposée en gros la photo d’un pénis, ce qui me mit dans un profond embarras vis-à-vis de ma secrétaire et du personnel. Comme il se doit, face aux gloussements, je gardai le silence, afin de ne pas prêter crédit aux rumeurs qui pourraient en découler.

Je tentai à nouveau l’expérience quelques jours plus tard, une fois la secrétaire et le personnel partis. Je fus tout à fait interloqué par ce que j'y lus. Je ne sais pas si ce garçon racontait vraiment sa vie, mais j’aurais été gêné de m’exposer ainsi, aux yeux de tous. J’aurais, je pense, à sa place, choisi de mettre plutôt en relief des expériences positives et valorisantes, par exemple mes loisirs (le tennis où je garde un excellent niveau), et éventuellement ma vision de la crise actuelle, ayant, vu ma position, une vision assez complète du phénomène, au lieu de développer mes relations avec le monde, les filles et le douloureux problème de mon homosexualité.

Je méditai avec une morosité certaine sur l’aspect canaille de la chose. Le soir, pendant le repas, j’hasardai, tout à fait décontracté, avec un clin d’œil : « Ah, ce coq au vin est quand même plus agréable à manger que du caca boudin ! ». Elle me dévisagea, consternée. Je toussais, et tentais de poursuivre : « c’est vrai enfin, on est pas forcé de se prendre tout le temps au sérieux ! On peut aussi s’amuser, comme si on avait gardé une âme d’enfant ! D’ailleurs, j’ai rudement envie de jouer aux sept familles, comme lors de notre rencontre !». Elle se retira ensuite, l’air affairé, pour faire nos comptes sur l’ordinateur. Je l’entendis glousser parfois.

Au golf, je fis part à Robert Dorame de cette situation gênante. C’était comme si je perdais contrôle, et je n’aimais pas ça. C’est peut-être sexuel, m’expliqua-t-il, ratant la balle, et frappant en conséquence plusieurs fois le club contre le sol pour calmer sa colère. Tout est sexuel. Animal et sexuel. Il développa sa théorie. Il me parla du retour de la Bête, de la bestialité. Les hommes sont des chasseurs, leur instinct est de marauder dans les bois, pour chasser la bête, bête contre de bête, tuer, et dépecer pour manger de la viande et faire des colliers avec les viscères. Nous devisâmes longuement sur les peintures rupestres, les conquistadores et le besoin symbolique de puissance, pour en arriver à la crise financière actuelle. Cette lecture bestiale de l’humanité me remplit encore d’une foi nouvelle en la cohérence ce l’univers.

Le soir même, je m’approchai langoureusement de mon épouse, et d’un air tout à fait décontracté, sans me prendre au sérieux le moins du monde, mais bestialement tout de même, mais modestement, je susurrai : « …si tu veux, tu peux m’appeler Bity ? Qu’en penses-tu ?», et je soulignais ma proposition, avec de nombreux clins d’œil des plus engageants. Elle se leva pour faire ses comptes sur l’ordinateur, en pleine nuit, cela tournait à l’obsession.

Au bureau, je consultai plusieurs fois le site de l’inconnu. Fort heureusement, il avait ôté l’image désobligeante de son pénis, ce qui n’empêcha pas les gloussements des secrétaires et du personnel de se poursuivre dans mon dos. Je me réjouis, en le lisant, le téléphone à la main, sur le point d’appeler mon avocat pour intenter un procès à cet individu qui proposait ses fantasmes délirants en ligne sur ma femme.

Je signais ainsi anonymement un commentaire : « Votre article est très beau, mon cher Spermy, sincèrement, je suis de tout cœur avec vous, je suis sûr que vous allez vous en sortir et triompher de votre homosexualité, et sans doute, alors, laisser les femmes des honnêtes gens tranquilles. »

Je triomphais alors avec ce message impétueux, et bienveillant à la fois, dont la puissance devait logiquement l’amener à cesser son carnet ; ce qu’il, évidemment, ne fit pas.

vendredi 7 novembre 2008

Et encore...

Tifenn voit le blog comme une religion, et vous ?

Mry
recommande la lecture du billet de Spermy qui fait débat depuis mercredi.

Dorham évoque l'instinct grégaire des blogueurs, le sectarisme, par moment décourageant dans les commentaires...

Balmeyer émeut avec un magnifique portrait de blogueuse.

Et ma copine de théâtre, Sophie, a écrit aujourd'hui son deuxième billet de blog...

Je trouve cela passionnant, merci !

mercredi 5 novembre 2008

Blogs et filles

[Contribution de Spermy]

lorsque j’ai avisé le message ce matin je me suis dit tiens elle veut remettre le couvert la cochonne - je pensais que c’était une ancienne petite amie qui m’écrivait, il faut dire qu’un prénom pareil ce n’est pas bien courant. il ne s’agissait en réalité que de me proposer fort aimablement d’écrire ici-même sur le thème blogs et filles, proposition à laquelle je me hâtai de donner suite en raison de mon intérêt pour ces deux sujets, l’idée d’être agréable à emeline pour le cas où il arriverait quelque chose à son marmouset de mari n’étant pas non plus étrangère à cet empressement - bien entendu. blogs et filles sont étroitement liés et ceci à plus d’un titre mais je ne m’étendrai pas sur les blogs tenus par des filles, lesquels ne présentent que très peu d’intérêt à moins de ne pas se foutre comme de colin-tampon des crèmes de nuit, histoires de cul à l’eau de rose, musiques à la mode, sacs à la con, escarpins pourris et autres billets sponsorisés destinés à s’offrir le gloss auquel leur seul maigre salaire ne saurait leur permettre d’accéder. vous me rétorquerez probablement que certains blogs tenus par des filles valent le détour, qu’on peut y lire des choses réellement intéressantes, ce à quoi je vous répondrai oui oui bien sûr mais on ne va pas se faire chier pour deux ou trois blogs. ceci posé, il m’apparait bien plus intéressant, en revanche, de se pencher sur un phénomène bien particulier qui est la facilité déconcertante avec laquelle vous pouvez baiser des filles lorsque vous tenez un blog. y compris si vous avez une sale gueule ou si vous êtes pauvre - et c’est bien là toute la différence avec la vraie vie. concernant donc les blogs et filles je dirais que pour un débutant il peut peut s’avérer payant de se positionner sur le créneau relations publiques, marketing, et consulting tu comprends cocotte je suis un peu tout ça à la fois c’est ça le web. la pertinence de vos propos n’est en aucun cas un facteur déterminant et c’est heureux puisque vous vous devez, en vue d’une meilleure efficacité, de consacrer le moins de temps possible à la rédaction de vos billets afin d’être en mesure de montrer votre gueule partout. reprenez quelques buzz, recopiez quelques dépêches, insultez quelques blogueurs en vue en les traitant, au hasard, de grosse tante gauchisante ou de sale facho et vous obtiendrez alors mécaniquement de nombreux commentaires, sans compter les visiteurs acquis à votre cause que que vos faux-amis rencontrés entre deux coupes de champagne vous enverront. la pouffiasse lambda va inévitablement vous prendre pour un type important, un type qui compte, un mec commenté, un gars polémique, un mec qui a des choses à dire, des couilles quoi. et si en plus vous recevez des places de cinéma gratuites alors là c’est bingo putain vous pouvez baiser un tas de gonzesses depuis la connasse qui cherche un stage marketing à la fonctionnaire de merde qui se fait tellement chier au boulot qu’elle lit des blogs à longueur de journée dont le vôtre, souvenez-vous que vous êtes en vue. si cela vous fait vraiment trop chier de vous appuyer tous ces blaireaux dans les soirées juste pour baiser des connasses que vous ne devrez pas contredire lorsqu’elles sembleront se croire intelligentes, vous pouvez opter, comme je l’ai fait, pour le positionnement rebelle impoli. proclamez alors haut et fort votre mépris pour les blogueurs appartenant à la première catégorie, jouez les indépendants d’esprits, dites des gros mots. il est indispensable de posséder un minimum de style et d’être amusant, ou vous passerez simplement pour un grossier personnage. j’ai donc moi-même opté pour cette approche, et ceci pour deux raisons principale. la première est que vous ratissez plus large puisqu’il vous est toujours loisible de choper les connasses que vous impressionnerez avec vos grands airs, et qui ne s’intéressaient jusque là qu’aux blogueurs sans-couilles de la première catégorie. la seconde est que vous vous adressez naturellement à un public féminin souvent plus évolué socialement et culturellement, plus indépendant économiquement, et peu attaché aux simagrées et autres préliminaires, ce qui vous permet - accessoirement - de dépenser moins d’argent pour arriver à vos fins. n’oubliez pas, en effet, que positionné stratégiquement tel que vous l’êtes vous n’avez pas la possibilité de rédiger des billets sponsorisés ou d’accepter les invitations des agences de communications et autres bouffons qui vous tutoieraient alors même que non seulement vous n’auriez aucunement gardé les pourceaux de concert mais qu’encore, leur niveau d’étude étant si bas, vous ne manqueriez pas de vous demander pourquoi diable il se penseraient autorisés à vous adresser la parole. n’hésitez pas, au passage, si vous paraissez dans une de ces soirées qu’affectionnent les blogueurs de la première catégorie, à menacer physiquement, ivre, certain d’entres eux. ne les craignez pas, ils sont veules, et cela renforcera votre légende. ces moyens financiers que vous aurez sauvegardés, il convient de les mettre à profit pour se vêtir élégamment afin de créer un décalage important entre la teneur de vos écrits et l’incroyable classe qui devra être vôtre dans la vraie vie. vous l’aurez compris, opter pour ce type de blog est beaucoup plus difficile car cela exige notamment style, humour et discrétion, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas le point fort de vos concurrents de la première catégorie, ce qui explique du reste qu’ils se cantonnent à leurs pitreries numériques et à leurs tests de gadgets technologiques. je vous conseillerais donc de vous en tenir à la première catégorie de blogs évoquée, plus en rapport avec vos capacités. de plus, venir jouer - imparfaitement - dans ma catégorie ne manquerait pas de vous faire apparaître comme mon faire-valoir, vous seriez robin et je serais batman vous n’en sortiriez pas grandi croyez-moi. mais surtout n’oubliez jamais, jamais, qu’en aucun cas vous ne tenez un blog pour le plaisir, vous tenez un blog pour baiser des pouffiasses. blogs et filles mon vieux. blogs et filles.


Photo : Spermito