Mon amour,
Je tiens à te le dire tout de suite, en préalable à ce courrier que tu ne liras pas. Je ne suis pas désespéré. Je ne vois pas bien l’intérêt d’avoir un quelconque espoir. Nuance.
Je me suis demandé à une certaine époque si ce que j’éprouvais était du désespoir. Pour être plus précis, quand j’ai pris conscience que tu refuserais les traitements lourds, que le crabe allait pouvoir s’en donner à cœur joie, et donc que tes jours étaient dorénavant comptés. Non, ce n’était pas du désespoir, mais plutôt d’une certaine façon une sorte de soulagement, puisque nos jours étaient comptés. Nous allions pouvoir clôturer dignement ces quarante années de luttes qui finalement, bien que nous ne voulions pas le reconnaître nous avaient, l’un comme l’autre, complètement usés. Nous n’avions plus d’illusions, ce qui est bien pire que de n’avoir plus d’espoir…
C’est à ce moment là que j’ai ouvert mon premier blog. Simplement avec le désir puéril, sinon illusoire, de laisser une trace pour nos enfants. Comme si cette toile virtuelle pouvait être marquée d’une quelconque trace.
Avec un autre objectif aussi. Celui de me créer une activité suffisamment prégnante pour que mon esprit ne perçoive plus le vide qui m’envahissait quand ton corps fatigué se réfugiait de plus en plus souvent, de plus en plus longuement, dans un sommeil qui n’avait rien de réparateur. Etre totalement à toi, complètement consacré à toi quand tu étais éveillée. Etre hors du temps et de la réalité en voguant de blogs en blogs quand tu me laissais seul face à moi-même. C’est seulement ainsi que je pouvais t’attendre. Attendre que tu sois prête.
Etrange ressenti. Pendant des semaines, des mois, je niais ma solitude en papillonnant ainsi de personnages fictifs en entités virtuelles, et en me plongeant de plus en plus longuement dans l’écriture. Et je n’ai jamais été aussi seul qu’à ce moment là.
Et puis, je ne sais même pas comment et pourquoi, un petit groupe de lecteurs fidèles s’est mis à m’entourer. Une petite communauté qui perdure aujourd’hui. Une anomalie.
(Parce que les règles du jeu de la blogosphère sont claires. De l’instantanéité, du vécu, des tripes. Bravo si tu réussis à tirer quelques larmes du lecteur attendri. Il t’oubliera un peu moins vite. Mais il t’oubliera. Toi, blogueur, tu n’es qu’un fantasme. Un lecteur ne remonte à peu près jamais dans l’historique. Le passé, ce que tu es, ce que tu as vécu, ne n’intéresse pas. Seuls comptent les instants présents. S’ils sont suffisamment poignants, tu seras l’heureux bénéficiaire d’un commentaire chaleureux. Reçois-le comme un baume, un cadeau, un encouragement. Et surtout n’oublie pas de dire merci !)
Ma chérie, je suis un peu trop amer en écrivant ces lignes. Je dois une fière chandelle à cet étrange outil, qui somme toute est suffisamment récent pour que personne n’en connaisse vraiment les règles et les possibilités. C’est grâce à lui, à mes écrits livrés en pâture à la terre entière, aux réactions empathiques d’une minorité de lecteurs, que j’ai pu tenir le coup pour toi. Je réservais à la toile mes coups de sang, mes désespoirs, mes craintes, mes lassitudes. Ainsi je restais disponible et aimant pour toi. Toi seule avais besoin de moi.
Etrange chose quand même. Ce qui n’est que le babillage de fantasmes éthérés (même lorsqu’ils disent se bourrer la gueule !), m’a aidé à être, à vivre, à t’aimer davantage…
Et puis tu as accepté que la mort finisse son œuvre. Tu m’as laissé me démerder seul. En t’opposant avec tout ce qui te restait de force à notre départ ensemble. Et puis j’ai été suffisamment lâche pour laisser faire. Pour survivre. Oui, sans trop savoir pourquoi, comment, et jusqu’à quand, je survis encore. Contre toute logique.
Sans blog.
Après ton départ j’ai essayé de poursuivre l’exercice. Par reconnaissance pour ceux qui m’avaient supporté et porté avec tout leur cœur. Par besoin d’échange, de communication. Même fictive et virtuelle, une conversation était préférable au regard hideux de la solitude. Mais les règles du jeu étaient changées. Les cris de désespoir (employons donc ce mot, je n’en trouve pas d’autre) et de souffrance quand j’essayais de t’accompagner étaient recevables. Ils émouvaient. Les même cris face à ma solitude irrémédiable et à ma recherche encore vaine d’un sens quelconque à la vie n’étaient pas acceptables. Saugrenus. Mal venus. Indécents. Agressifs. Ils choquaient. Imperceptiblement, j’ai senti les liens se distendre.
La toile est un étrange animal. Virtuel, tellement éloigné de la vraie vie, et qui pourtant n’accepte que les panégyriques idéalisés de ce que d’aucuns appellent « l’existence »…
Foin de ceux qui doutent de l’intérêt de laisser leur cœur battre à son rythme…
Je n’ai pas le choix. Je dois continuer. Accomplir les objectifs prévus. Je le ferai.
Sans blog.
Enfin… Ainsi l’ai-je voulu. Ainsi ai-je essayé. Je sais maintenant que ça ne durera pas.
Je l’ai souvent dit. Sur tous les tons. Je suis un animal social. Incapable de survivre dans la solitude. Et là, la solitude… En me coupant de ces lecteurs inconnus mais dont le cœur palpite quelque part, ici ou là, sur le globe terrestre… J’ai bâti des murs effroyables, hauts et épais, tout autour de moi. Je suis cerné. J’étouffe.
Vois-tu mon amour, je pense parfois que tu as tout fait pour me couper de tous ceux qui comptaient tant soit peu pour moi. Tu nous aurais voulu seuls, avec les enfants sur une île déserte. Tu n’es plus. Les enfants sont loin, et bâtissent leur vie. Je reste seul sur notre île déserte. Je t’ai promis de continuer. Il faudra bien que je trouve une solution.
La toile est immonde. Fluctuante. Versatile. Parfois violente. Parfois belle. Parfois hideuse. Parfois d’une générosité troublante. Parfois égoïste comme pas possible. Mais elle est.
Si, de temps en temps, je parviens à sentir un cœur au bout d’un mince et fragile fil de la trame de ce filet gigantesque, je sais bien comment je le nommerai : le Fil de la Vie…
Mon amour, je t’aime… C’est quand même drôle de dire à du vide, à une inexistence, à un souvenir, à un fantasme, à un bout de soi-même, qu’on l’aime…
Finalement, le virtuel existait avant la toile.
Tu vois, au bout du compte, après t’avoir parlé, le magma internet me fait moins peur…
40 commentaires:
(commentaire muet)
Finalement, je dis un truc, je suis peut-être même plus dur que toi sur ce que la toile m'inspire. Sur son coté factice et complètement creux. Et puis, je me dis que c'est en fait à l'image de la société ; individualiste, trop rapide pour qui aime la lenteur, trop épidermique pour qui veut se confronter à des sentiments difficiles et contradictoires. Les gens sont si prompts à juger tout et toutes choses.
Il y a bien sur des exceptions (il faut toujours le signaler), mais je rélève que c'est un beau trait de caractère que ne pas se blaser vis à vis de ce que l'on considère comme un authentique travers.
Je déteste le cynisme (et en suis hélas parfois affligé). Tu ne l'es pas et je crois que c'est une qualité remarquable.
(pareil)
(heureusement que Dorham est là quand je ne suis pas d'humeur à dire une connerie).
(commentaire muet).
Remplacer la vie par les blogs, c'est évidemment se leurrer. Mais ça peut quand même permettre de ne pas rester dans une solitude irrémédiable. Il y a toujours parmi les lecteurs, de vraies personnes dignes de rencontre, d'intérêt... voire d'amour !
:-))
[Belle lettre...]
Pareil que Dorham, au moins pour son premier paragraphe. J'ajouterais qu'il ne faudrait pas piétiner la Toile à seule fin de révaluer facticement l'existence "vraie" (qui ne l'est elle-même que de loin en loin, d'ailleurs).
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre...
Didier,
Je pense que vous pourriez développer...
(Pour le reste je laisse Boby répondre, c'est son texte !)
(pareil, pareil, pareil)
le blog tout le monde a ses raisons, les vôtres, Boby sont poignantes et relèguent en arrière-plan beaucoup de "batailles stériles" s'y déroulant
Pfiou ! Ce regard sans concession sur les blogs rend délicat la rédaction d'un "compliment", mais voilà... c'est sans doute l'un des meilleurs billets que j'ai lu sur "les blogs", et l'un des meilleurs billets tout court. Tout est dit, crûment, sans masque, tout est restitué, cette ambiguïté, le rejet et le besoin de la toile, et cela sans jugement, sans posture, juste de la poisse...
Au delà du texte, où il n'y a que de l'essentiel, je trouve ça très fin que tu ne piétines pas "le blog" en conclusion, comme le dandy de base, le pourfendeur bien malin des illusions.
...
Et puis cette conclusion : "le virtuel existait avant la toile", je trouve ça vraiment vertigineux...
Bon, tout le monde est d'accord avec moi aujourd'hui, demain, je ne dirai que des conneries, vous pourrez m'engueuler...
Je comprends - peut-être - ce que veut dire Didier. On a souvent tendance à penser que la virtualité n'est pas du tout réalité, qu'elle est tronquée en quelque sorte. Je n'y crois pas trop, parce que les masques qu'on prétend arborer sont eux-mêmes révélateurs de ce qu'on est. C'est une manière de dire "chat perché", mais non, ce n'est pas moi, c'est mon moi "virtuel". j'ai parlé parfois avec des types qui refusaient d'accepter que c'était une part de la réalité, et que sur la toile aussi, ils étaient responsables de ce qu'ils véhiculaient...etc.
Bref, la toile est une réalité aussi, une vraie réalité humaine. Le hic, c'est que si l'on se dit que la toile est partiellement creuse, il en va de même pour l'humanité en général.
Voilà pourquoi rester à l'écart du cynisme est une authentique qualité.
Dorham,
n'importe quoi, vous n'avez rien compris...
---
qui est cet imposteur qui parle à ma place ?
Didier,
C'est de votre faute, vous ne développez pas !
Bal,
C'est justement parce qu'il est sans concession que je n'approuve pas ce billet (ce qui n'enlève rien à la qualité du texte).
Je crois que Boby décrit "sa" toile, mais ce n'est pas la mienne, que je fréquente pour rigoler, pour lire des beaux textes, pour m'informer, parce que le samedi matin, je préfère bloguer que faire une lessive...
Boby combat une solitude, pas moi.
Oui, je sais bien Zoridaë que je me dois de « répondre »…
Mais que dire sur ce texte écrit il y a … 3 mois ?
Comme le dit Dorham, tout va si vite sur la toile !
A l’image de la société, oui. Mais tout simplement à l’image de la vie : elle va si vite !
C’est vrai, Dorham, je crois que j’ai, c’est déjà ça, cette qualité : je ne me blase jamais. De toute façon, Internet est trop neuf, trop récent. Il n’en est qu’aux prémices.
Je le crois, personne ne peut dire ce qu’il va devenir, et nous avec.
…
Nicolas, tu sais, tu peux dire des conneries, même lorsque les violons vibrent… Ça peut donner un tempo…
…
Poireau, je n’ai pas tout compris. Pourquoi remplacer la vie par des blogs ? Ou par tout autre virtuel ? Le virtuel peut-il faire partie de la vie, n’en fait-il pas partie ?
Oh que oui, parmi les lecteurs on peut dénicher de petites merveilles ! J’en ai même rencontré. (Non sans quelques grincements de dents, soit dit en passant…)
Mais justement, tout est possible dans cet univers. Tout. Il faut le dire : on peut aussi tomber sur des tarés, sur de véritables mythomanes. J’en parle en ce moment. Mais là encore, la « victime » n’y trouve-t-elle pas, pour une part, son compte ?
…
Didier, la vie est toujours vraie. Si on la prend pour ce qu’elle est. Et pas plus.
…
Gaël, merci.
…
Balmeyer, c’est trop ! Je ne sais te répondre.
…
Dorham, je partage, et tu résumes trop bien : « Bref, la toile est une réalité aussi, une vraie réalité humaine. »
…
Didier et Zoridaë : pas sur mon dos ! …Je plaisante.
-> Nicolas : il est "sans concession", mais il est aussi "juste".
C'est n'est pas un "sans concession" de pacotille, qui serait de conclure : "je ne suis pas dupe de cette illusion, car je suis bien plus fort que ça. Ah ah, petit malin, à moi on ne me la fait pas. Je passe du temps à bloguer, mais en vérité je vois beaucoup mes voisins de paliers, on s'éclate comme des malades à faire cuire des saucisses, la vraie vie, c'est kekchose !".
Là, Boby semble dire : "Je ne suis pas dupe, mais je n'ai pas vraiment le choix, à la rigueur, il faudrait que je sois dupe, j'en serais plus heureux".
Je ne sais pas si c'est très clair... bon...
Et puis il n'y a pas à "approuver" ou "désapprouver" ce billet, il décrit quelque chose d'irréductible, à mon avis universel, présent chez chacun (à différentes doses, si tu veux).
Nicolas, ne sois pas réducteur…
Ce que tu aimes et fait sur la toile, en grande partie j’aime et je le fais aussi.
En plus, c’est vrai, je combat une solitude. En plus. Pas seulement.
…
Balmeyer, merci. Tu as été plus rapide que moi.
et Nicolas encore plus.
Ma réponse tombe... dans le vide.
Bon, je vais grignoter un brin.
J'appréhende mon retour...!
Balmeyer,
°
Ah, manger des sauccisses acec ses voisins ; c'est quand même super. Mais depuis la coupe du monde 2006, plus personne veut mechouicher avec moi...c'est triste...
Balmeyer,
C'est pas bientôt fini d'effacer des commentaires qu'on a déjà reçus par mail.
Boby,
Je ne suis réducteur que parce qu'il ne s'agit que d'un commentaire à un billet... A la limite, c'est toi qui est réducteur en ne décrivant pas les moments heureux ou sereins que tu passes devant ton écran (derrière, c'est moins intéressant pourtant, c'est là que tout se passe).
Tu imprimes un regard sombre sur le web (à ta décharge que c'est un peu l'objet du billet !). Tu ne peux pas savoir les crises de rire que je peux me taper en tombant sur un Quicoulol bien senti, voire en y répondant par un billet.
Enfin, tu sembles faire une impasse sur la passerelle entre la blogosphère et la vraie vie : pour moi, Zoridae, Balmeyer et Dorham et même si j'oublie parfois leurs prénoms, sont des personnages bien... vrais que je prends plaisir à rencontrer à l'occasion.
Indépendamment de tous les soucis que je peux avoir dans "ma vie privée" que je n'évoque que rarement (mais ça m'arrive, comme pas plus tard qu'hier.
Et voilà, j'ai encore fait un commentaire trop long. Pourvu que Dorham n'y réponde pas point par point.
Alors,
pour commencer...
nan, je déconne...
Oups !
J'ai oublié de fermer une parenthèse. Voilà : )
Et j'ai oublié de répondre à Balmeyer, quand il me dit "Là, Boby semble dire : "Je ne suis pas dupe, mais je n'ai pas vraiment le choix, à la rigueur, il faudrait que je sois dupe, j'en serais plus heureux"." ce qui fait beaucoup de guillemets imbriquées, du coup.
Oui... il faudrait être dupe.
Nicolas, merci de préciser ta pensée.
Et merci de me concéder que je me suis plié à un thème imposé par notre adorable hôtesse !
Effectivement, je pourrais parler des beaux moments passés, plié de rire à la lecture de certains billets. De nos copains, ici, d’autres, mais qui, quel hasard, sont souvent dans des sphères toutes proches…
Oui, je pourrais. Mais là c’est drôle, l’idée de ne vient pas de tels billets. Comme j’ai du mal, même je ne parviens pas à faire des commentaires élogieux… Ce genre de truc, je le fais plutôt de vive voix, ou souvent, sur MSN.
Oui, « pour moi, Zoridae, Balmeyer et Dorham et même si j'oublie parfois leurs prénoms, sont des personnages bien... vrais que je prends plaisir à rencontrer à l'occasion »100% d’accord. Sans pleurnicher, surtout pas. Je vis à 900 km de Paris. Ici, peu ou pas de blogueurs, du moins à ma connaissance. J’en rencontre quand je le peux. Les autres j’essaye. Je clame sur tous les toits que ma porte est grande ouverte…
Tiens, tout récemment, une adoooorable et très beeelle jeune blogueuse est venue passer la journée avec moi.
Mais je n’en parlerai pas.
Boby,
Excellent commentaire.
Oui... Le compliment est difficile... Je m'en tire souvent par une plaisanterie graveleuse...
Au niveau de la difficulté à complimenter, j'ai lu ces jours-ci un passage qui m'a subjugué dans René Girard (c'est Didier Goux qui m'a gouroutisé là dessus, thanks)...
Il met des mots sur quelque chose que je ressentais confusément, dans plein de domaines, sur la froideur affectée, la posture du cynisme, et que je n'arrivais pas à formuler :
"Le dandy appartient tout entier à l'univers du Noir. C'est le triomphe de la vanité triste sur la vanité gaie qui lui permet de s’acclimater à Paris. [...] Tout de noir vêtu il ne rappelle en rien ces élégants d’ancien régime qui ne craignaient pas de s’étonner, d’admirer, de désirer et même de rire aux éclats. Le dandy se définit par l’affectation de froideur indifférente. Mais cette froideur n’est pas celle du stoïque, c’est une froideur calculée pour enflammer le désir, une froideur qui ne cesse de répéter aux Autres : « Je me suffis à moi-même. »"
En complimentant, si je suis sa terminologie, on "montre son désir", et donc on se met en position d'"esclave"... voilà ce qui explique à mes yeux cette "mauvaise presse" concernant les compliments...
Balmeyer,
Je ne sais pas. Je trouve plutôt que ça fait con d'écrire "excellent billet". C'est plutôt l'autre qu'on rend exclave de ses lecteurs... en l'obligeant à faire mieux à chaque fois...
Je tiens à préciser que les trous du cuil qui signent Didier Goux "en noir", n'ont rien à voir avec l'authentique trou du cul du même nom.
Didier,
Ah bon ! Ils ne boivent pas ?
Je ne suis pas dans le ton de ceux qui ont déjà commenté la contribution de Boby et je n'en ai cure. J'ai juste senti mes entrailles se contracter à l'évocation du "désespoir" induit par la disparition non, la mort de l'aimé.Ce"nos jours étaient comptés" fait écho à des situations que je vis en faisant semblant de ne pas m'en apercevoir. Respecter le refus de soin, qui finira par éloigner définitivement celui à qui on voudrait dire, à la vie mais pas de suite à la mort est sans doute louable...Par pur égoïsme, je ne m'y résigne pas ! Je sais au moins que ça existe et que la solitude non seulement me guette mais m'emprisonne quand je voudrais dire nous et que je souhaite ne pas survivre au cas où. Et puis je laisse battre mon coeur, c'est le contraire que je trouve indécent.Et bla et bla, je voulais juste dire en fait qu'en lisant cette contribution, j'ai parfois entendu l'écho.
Myel
Didier Goux,
pourquoi les trous du cul, il n'y en a qu'un seul et c'est moi "le" trou du cul ; je croyais bêtement que mes séparateurs (les tirets à la noix) me feraient reconnaître...
Bon...
C'est une blague qui va rejoindre le cimetière des blagues pourries...
(désolé)
On enterre...
Mais non, Dorham, ne soyez pas désolé : je faisais semblant d'être fâché ! Cela étant, je ne vous avais pas le moins du monde identifié (je suis très nul, à ce jeu-là).
Votre douloureuse expérience ainsi écrite a quelque chose d'universel. Le thème, certes, mais il y a mille façons d'écrire sur la mort et toutes ne me touchent pas.
Après lecture et relecture de ce billet, cette phrase m'est restée et revient toujours :
"C’est quand même drôle de dire à du vide, à une inexistence, à un souvenir, à un fantasme, à un bout de soi-même, qu’on l’aime…"
C'est dit simplement et d'une justesse incroyable. L'endeuillée que je suis (parmi tant d'autres) se retrouve dans votre texte.
Merci Marie-Georges.
Je ne vois pas quoi dire de plus.
Il y a effectivement des douleurs qui sont universelles.
Et hélas, l'expérience est sans cesse renouvellée.
J'ai quelques réticences avec ce texte.
Je dirais qu'il me semble qu'il heurte mon sens (le mien hein ! pas l'universel !) de la pudeur.
Peut être que je trouve, au fond, qu'au bout d'un certain temps, après une première expression, la douleur doit être transformée, et non plus livrée brute.
Il y a ça, et puis la sexualité livrée aussi, exposée : je trouve qu'il n'y a rien de plus lassant, et finalement banal, que l'exposition "brute" (sans humour, sans "transformation d'écriture") de la sexualité de l'autre sur un blog, qui plus est (rien de plus désincarné).
C'est un peu fouilli, ça n'est pas un jugement de valeur, simplement un ressenti (entre ce billet et le blog de Boby).
(peut être aussi que je pense que le journal intime en tant que tel, devrait rester intime. Beaucoup de choses d'ailleurs mériteraient de rester un peu plus intimes, à mon avis, et ça n'est pas un réflexe de Mère la Pudeur).
Cachez ce sein que je ne saurais voir !
Magnifique votre blog.
Bonne journée
Eh ! bé, Boby ! 41 commentaires... Il fallait que tu viennes chez les araignées à la sexualité débridée pour que le monde se lâche. C'est passionnant ce que tu suscites, là... Je me sens un peu dépassé, je vais donc me contenter de surligner ce passage d'un commentaire de Dorham : "les masques qu'on prétend arborer sont eux-mêmes révélateurs de ce qu'on est". Il n'y a pas plus que l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette entre ton virtuel flamboyant et ton réel endeuillé...
Bon , et qu'est-ce que je pourrai rajouter. Que j'ai lu et que...
La douleur n'a pas de mots mais quand elle en trouve, elle fait tomber les masques même lorsqu'elle est feinte, à moins d'être soi-même indifférent.
ton teste est magnifique.
Oh!91...
Pas tout compris. La faute à ta fièvre, ou j'ai la comprendure embuée ? Je blambois, moi ?
Tu m'expliqueras.
Ah, aussi... 40 comms peut-être, mais par combien de lecteurs ? Je ne fais pas la fine bouche : J'ai eu ici plus de remarques qu'en deux mois sur mon blog !
Christie :
Juste merci. Nous nous sommes déjà fait les câlins virtuels, n'est-ce pas ?...
Je suis avec quelqu'un depuis 20 ans. Ce que vs avez vécu est pour moi une des pires épreuves qui pourrait m'arriver...qu'il meurt avant moi.
Je voudrais vs dire tout le courage que vs avez eu, mais je sais qu'il n'y en a pas. Que lorsque ça arrive, on baisse les épaules et on fait face..de toute façon on a pas le choix.
Contente de voir que vs avez pu trouver des liens fraternels pour apaiser momentanément cette douleur.
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